Sortir de l'Opus Dei - l'irréparable

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L'Opus Dei se réfère fréquemment à l’abandon du chemin de la vocation avec un ton tragique, comme si celui qui le faisait s’écartait de Dieu et s’adonnait à une vie nécessairement infâme. Cela est probablement faux.

MEDITATIONES Tome III, pages 384, TEMPS ORDINAIRE. SEMAINE XIII SAMEDI

"Doctrine" officielle de l’ Opus Dei sur ceux qui s’en vont.


  1. Il convient d’être prévenu : nous pouvons passer par des moments de cécité.
  2. Notre décision de suivre le chemin initial doit être irrévocable.
  3. Intention ferme : être fidèles dans les petites choses pour être toujours fidèles.

1. Nous remontons aujourd’hui aux temps des patriarches, pour considérer l’histoire de deux frères, Esaü et Jacob. Leur père Isaac, aux portes de la mort, donna sa bénédiction à Jacob et sur toute sa descendance. "L’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ fertile que Yahvé a béni. Que Dieu te donne la rosée du ciel et les gras terroirs, froment et vin en abondance ! Que les peuples te servent, que des nations se prosternent devant toi ! Sois un maître pour tes frères, que se prosternent devant toi les fils de ta mère ! Maudit soit qui te maudira, béni soit qui te bénira !" [(1) L. I (I) (Gn. XXVII, 27 - 29)

Le fils cadet est préféré à l’aîné, et Esaü pleure et se désespère - sa disgrâce n’a pas de remède - car la bénédiction paternelle ne lui a pas été accordée. Mais les pleurs d’Esaü, pleurs stériles et sans espoir, sont le cri inutile d’un repentir tardif pour l’erreur irréparable qu’il a commise dans un moment d’aveuglement.

Bien que ces choses n’apparaissent pas au départ - dans l’histoire d’Esaü il y a une série de maladresses et d’infidélités, petites pour la plupart et pas si petites pour d’autres - il a suffit d’un jour. Celui où rentrant affamé des champs, il vendit son droit d’aînesse à son frère Jacob. Il l’a vendu pour satisfaire un caprice, le caprice d’un moment, au prix dérisoire d’un plat de lentilles. Que m’importe à moi le droit d’aînesse ? (2)[(2) Gn XXV, 32], avait-il dédaigneusement répondu à Jacob. L’ unique chose qui ait un intérêt était de satisfaire son appétit ; tout le reste avait perdu attrait et relief à son cœur obscurci.


2. Les pleurs d’Esaü nous surprennent-ils ? Non. C’était naturel. L’aveuglement passé, devant ses yeux, les choses ont reprit leur juste mesure ; et alors, comme lui semble misérable le prix pour lequel il a perdu sa dignité de fils aîné ! Mais il se fait tard, et son chagrin ne lui sert plus maintenant qu’à ressentir le poids de son malheur ; un malheur dont lui même est l’auteur, il a jeté par dessus bord, dans une heure de folie, le plus grand trésor de sa vie.

Si nous devions nous trouver une fois dans ce genre de situation, dans laquelle l’égoïsme aveugle notre vision surnaturelle, souvenons nous alors des paroles de notre Père : n’oubliez pas(...) que nous pouvons commettre des erreurs dans la vie, mais cela ne veut pas dire contre le chemin, ni contre l’amour ; cela veut dire qu’à l’avenir, nous devons être plus prudents. Personne ne peut raisonner ainsi : puisque je n’y arrive pas avec ma charge, je n’accomplirais aucun devoir. C’est une réaction d’ orgueil, c’est passer de "l’endieusement" à" l’endiablement". Corruptio optimi pessima, enseigne le vieil adage scholastique : la corruption du bien est désastreuse, seule l’humilité - avec la grâce- peut empêcher cette corruption, ce bref passage du meilleur au pire(3).[(3) De notre Père, lettre, 24-111-1931, n. 46].

Esaü était l’aîné des frères, et à lui correspond par naissance le droit d’aînesse. A lui paraissent réservées plus qu’à personne les bénédictions de la prédilection divine, car de la descendance d’Isaac, de sa lignée naîtra le Sauveur. Il a tout perdu en échange de rien, en une heure triste de sa vie.

Il peut y avoir aussi dans la vie d’une personne consacrée au service du Seigneur, un moment de cécité, un moment où cesse de briller devant ses yeux les lumières claires de Dieu et il arrive que cette personne perde l’enthousiasme et les grands idéaux qui l’ont poussée à prendre cette décision. La vocation divine, les fruits féconds de la fidélité, tout paraît alors sans valeur et s’évanouit devant l’obsession de la chair ou les velléités d’un cœur refroidi ou encore devant l’ardeur de vivre sa propre vie ou l’élan de l’orgueil. Et il s’insinue dans l’âme la tentation d’Esaü, l’envie suicidaire de tuer sa propre vocation, de perdre tristement le plus grand trésor que Dieu puisse donner, pour l’équivalent d’un plat de lentilles.

J’affirme - a écrit Notre Père - qu’ il n’y a que trois points qui nous réjouiront sur cette terre et qui nous conduiront au bonheur éternel dans le ciel : une fidélité ferme, délicate, joyeuse et indiscutée à la foi, à la vocation que chacun a reçue, et à la pureté. Celui qui reste accroché aux épines du chemin - la sensualité, l’orgueil, ... - n’avancera pas par sa propre volonté et, s’il ne rectifie pas sera malheureux pour avoir tourné le dos à l’Amour du Christ.

J’affirme que nous avons tous des soucis. Ces soucis ne doivent pas nous détourner de l’Amour de Dieu, mais nous faire recevoir cet Amour, à nous en remettre à cette bonté divine, comme les anciens guerriers qui revêtaient leur armure :cet ecce ego, quia vocasti me ( I Rois III, 6, 8 ) - compte sur moi, car tu m’as appelé -, c’est notre défense. Nous ne devons pas nous éloigner de Dieu, car nous découvrirons nos fragilités ; nous devons lutter contre nos misères car Dieu nous fait confiance. ( 4 )[(4) Amis de Dieu, n. 187.]

Les pleurs d’Esaü, pleurs stériles et tardifs, peuvent être toutefois un enseignement précieux pour nous, si un jour nous avions besoin de nous souvenir de la leçon qu’ils renferment. Saint Ambroise nous dit : toi qui es l’image de Dieu, qui es semblable à Lui, Tu ne désires pas détruire cette image à cause d’un plaisir répugnant, irrationnel. Tu es "opus dei". (5) [(5) St Ambroise, Évangile selon Luc 15, 8.]


3. CELUI qui a été appelé par le Seigneur pour être le sel de la terre, s’il se perd, s’il vient à s’affadir, il devient inutile , il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens(6).[(6) Math. V, 13.]. Ceux qui, aveuglés par l’ égoïsme ou par la fierté, abandonnent le service du Seigneur, ceux la difficilement déjà à travailleront difficilement pour le Christ, quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière est impropre au royaume de Dieu.(7) (7) Luc. IX, 62 ] je n’ai pas trouvé - écrit St Agustín - de personnes meilleures que celles qui avancent dans la sainteté, mais je n’en n’ ai pas trouvé non plus de pires que celles qui l’ont abandonnée, au point que je pense que c’est à celles ci que se réfère ce qui est écrit dans l’Apocalypse : "Que l’homme souillé se souille encore, que l’homme de bien vive encore dans le bien, que le saint se sanctifie encore"(Apoc. XXII, 11). (8) (8) St Agustín, Épître 78, 9.

Le prix pour lequel ils vendirent leur vocation et leur idéal, est une bagatelle, qui rapidement se défait entre les mains. Vous ne rencontrerez pas le bonheur loin de votre chemin, fils, nous enseigne notre Fondateur. Si quelqu’un s’éloigne de son chemin, il en gardera un remord énorme ; il sera malheureux. C’est cela qui amène les gens à avoir un bonheur relatif, une personne qui abandonne sa vocation deviendra amère comme le fiel, aigre comme le vinaigre, répugnante comme lr ????, Chacun de vous, et moi aussi, disons à Jésus ; Seigneur, je veux lutter et je sais que tu ne perds pas tes batailles ; si parfois je perds c’est parce que je me suis éloigné de Toi, prends moi dans ta main, et ne te fies pas à moi, ne m’abandonnes pas.

Tu me diras :" Père, je suis heureux dans ma vocation, j’aime Jésus-Christ, bien que je sois de la boue, je veux être saint avec l’aide de Dieu et de sa Mère du ciel !", je le sais mon fils ; mais je te dis ces choses pour le jour où viendra un mauvais moment. Ne l’oublie jamais ; que cela soit une leçon à garder dans un coin de ta tête. (9) (9) notre Père, de Méditation, 8-III-1962

Faisons maintenant - par la main de Notre Mère Sainte Marie- la promesse ferme d’être toujours fidèles, fidèles chaque jour, dans les petites choses qui tissent la fidélité de toute la vie : la persévérance.